Intervention sur les énergies marines en session régionale.

Publié le par Mireille DUBOIS

La Bretagne, par son potentiel physique, scientifique, technique et industriel possède des atouts majeurs dont elle peut se prévaloir à juste titre pour développer des projets dans le domaine des énergies marines. A ce titre elle s’est positionnée sur ce secteur avec deux objectifs : -répondre à ses besoins énergétiques, -développer une filière industrielle nouvelle. Ne serait-ce que pour cela, les énergies marines représentent un enjeu considérable pour notre Région.

Pour sa part, le Conseil économique et social s’est autosaisi de ce dossier dont il a présenté publiquement les grandes lignes en mai dernier à Lorient. Le document exhaustif issu de ces travaux étudie toutes les potentialités qu’offrent les énergies marines sans faire l’impasse sur les difficultés rencontrées et les prises de risques dans un domaine aussi neuf. Sa qualité mérite d’être soulignée. Les intervenants de cette journée, issus du monde de l’industrie ou de la recherche, ont fait état de l’avancement de leurs travaux et de leurs projets. Par leurs témoignages, ils ont recadré les limites de l’action régionale en matière d’énergie et évoqué les difficultés auxquelles ils se heurtent, notamment au stade de l’opérationnel et de la supportabilité financière des projets.

Dans un milieu complexe et soumis à de fortes contraintes, l’arrivée de nouvelles activités n’est pas sans susciter des réactions et des interrogations dont il convient de tenir compte. L’acceptabilité des projets en dépend très largement. Ce qui se passe en baie de Saint-Brieuc illustre ce constat et justifie l’approche prudente du CESR. En effet, ce n’est plus 2, mais 3 projets de parcs éoliens off-shore qui s’y font jour. Qu’ils ne manquent pas d’inquiéter les pêcheurs de coquilles Saint-Jacques de la baie n’étonnera personne.  Toute méthodologie pour assurer la concertation et parvenir à la prise de décision n’empêchera probablement pas les situations conflictuelles. Il faut simplement espérer que l’on parviendra à des coexistences pacifiques plutôt qu’à des conflits stériles. Ce qui est sûr, c’est que le schéma régional de l’éolien en mer n’est toujours pas sorti alors qu’il était attendu pour septembre dernier ! Question de calendrier électoral sans doute ! 

Nous retiendrons de ces dernières semaines l’évènement majeur que constitue pour la Bretagne l’annonce faite par le Premier Ministre de la plate-forme technologique. Elle répond au vœu des Bretons et confirme la pôle position de notre Région dans le développement des énergies marines. Cette décision fait suite à la volonté exprimée par le Président de la République dans son discours du Havre, de doter notre pays d’une véritable politique maritime et industrielle fondée sur les besoins d’équipements en énergies renouvelables. Avec le Grenelle de la Mer, le livre bleu et les priorités déclinés lors du Comité interministériel de la Mer réuni pour la 1e fois depuis 2004, le gouvernement montre tout l’intérêt qu’il porte à ses espaces maritimes. Avec un objectif de 23% d’énergies renouvelables dont 6GW d’origine marine, il appuie sur l’accélérateur en priorisant la recherche sur les énergies marines. Toutes ces orientations montrent que le choix de BREST pour la plate-forme technologique est une véritable chance pour la Bretagne. Elle suscite de grandes espérances en matière de développement scientifique et industriel avec des emplois à la clé et des formations à initier. Première conséquence directe de cette décision: DCNS a décidé d’implanter à Brest son incubateur dédié aux énergies marines! DCNS se donne ainsi des moyens supplémentaires de développer une filière dans laquelle elle est déjà très largement investie. Partie prenante du projet WINFLO avec divers industriels, elle impulse un nouvel élan au projet d’éoliennes flottantes et renforce la visibilité du site brestois et du Pôle Mer au niveau national et international! Le soutien avéré de l’Etat en faveur d’une politique régionale qui relève de ses priorités ne peut être que bénéfique pour la Bretagne. Toutes les réponses ne relèvent pas du niveau régional:
-L’Etat en tant que concédant de l’occupation du domaine maritime a autorité pour délivrer les permis sur le domaine public maritime.
-C’est encore l’Etat qui devra assurer l’insertion des énergies marines dans la production et anticiper pour cela le renforcement des réseaux et des équipements nécessaires à leur raccordement!
-C’est l’Etat qui devra apporter des financements indispensables pour développer des projets à la hauteur des ambitions affichées telles que l’évolution du site de Paimpol-Bréhat en site d’essai hydrolien national. La concurrence est déjà vive dans ce domaine. Autant de raisons qui militent pour une convergence de vues et de moyens. Que l’Etat et la Région partagent les mêmes ambitions en matière d’énergies marines, voilà un gage fort pour l’avenir de la Bretagne et des Bretons.
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